jeudi 1 mars 2012

Laurent Bonnafous



Son cœur a tapé en touche mardi 21 février sur le terrain de Ramonville, lors d'une séance d'entrainement.

Fidèle à la tradition des avants de devoir, Laurent était homme de peu de mots.
Alors, fidèle à sa mémoire, je vais faire court.
Ses qualités de rugbyman, vous les connaissiez autant que moi : travailleur, courageux, intègre, préférant donner de sa personne que faire des grands discours. Et quand, au ras d’un ruck, il venait chercher un ballon des mains de son frère, ce n’était pas pour se poser sur l’adversaire ; il y mettait tout son cœur et s’engageait à fond, toujours agressif, jamais méchant. Bref, le genre de gars qui ne fait pas de bruit mais qui pèse dans une équipe.

Puisque j’ai eu la chance de connaître aussi Laurent en dehors du terrain, je voudrais rapporter une anecdote récente qui en dit long sur le bonhomme.
Depuis longtemps, Laurent était le DJ attitré de nos grands événements (le mariage d’Alain Montagne et de ma sœur, ma crémaillère). Il laissait alors voir une autre facette de sa personnalité : ouvert à toutes les musiques, sachant à la fois écouter les demandes et suivre sa ligne, assurer comme un professionnel et s’amuser.
Le tout naturellement, gratuitement, par amitié.

Alors, quand en fin d’année dernière, un contact du travail, m’a dit qu’il cherchait un DJ pour animer une soirée dans le cadre d’un séminaire, j’ai naturellement pensé à Laurent.
Avec mon esprit mercantile (déformation professionnelle oblige), je pensais que c’était une façon de lui renvoyer l’ascenseur, de lui permettre de se faire une rentrée d’argent supplémentaire.
Je l’ai contacté. Il m’a écouté. Et après s’être assuré que ce n’était pas un service demandé à titre amical mais une simple proposition ‘professionnelle’, il a décliné l’offre, soucieux de préserver sa vie familiale de jeune père.
Ce qu’il aurait accepté de faire sans sourciller pour rendre service à un ami, il n’a pas voulu le faire par seul appât du gain.

Pour conclure, même si ce discours semble convenu quand on observe les événements de l’extérieur, il me semble qu’il reprend tout son sens quand on le vit de près : la meilleure façon d’honorer la mémoire de Laurent, c’est de continuer à aller de l’avant, en mesurant la chance que nous avons de pouvoir encore nous amuser sur ce petit rectangle vert…

Au nom de l’Entente,

Alain Villefranque